Face au dérèglement climatique, à la dépendance énergétique ou aux ressources naturelles limitées, une notion revient régulièrement : la sobriété énergétique. Celle-ci se positionne comme une véritable solution face aux nombreux enjeux à venir et pour répondre aux objectifs de la COP 21. Mais qu’évoque-t-on précisément ? Et comment l’atteindre ?
Définition : qu'est-ce que la sobriété énergétique ?
Véritable démarche, la sobriété énergétique est le fait de mieux consommer les différentes énergies (électricité, eau, gaz…) sans détériorer son confort de vie. Il s’agit, par exemple, de baisser le thermostat de son chauffage et mettre un pull à la place, ou prendre le vélo à la place de la voiture.
Cette dernière est à différencier de la transition énergétique ainsi que de l’efficacité énergétique :
👉 La transition énergétique désigne le fait de transformer totalement le système énergétique d’un territoire pour le rendre plus écologique. La sobriété est un des outils de la transition.
👉 L’efficacité énergétique, de son côté, se définit comme le fait de réduire la consommation d’énergie pour obtenir un résultat identique. Par exemple, obtenir le même confort de chauffage en utilisant moins de gaz.
Plus globalement, la sobriété énergétique concerne aussi bien la consommation que la production de biens, qui nécessitent de nombreuses ressources.
Pour l’atteindre, il est essentiel de repenser les espaces ainsi que rénover les bâtiments pour qu’ils consomment moins, mais aussi opter pour des équipements de chauffage bien dimensionnés. À l’usage, il s’agit par ailleurs d’adopter des éco-gestes (éteindre les appareils en veille, débrancher un chargeur…) et de mutualiser l’utilisation de certains équipements, en faisant par exemple du covoiturage.
Des enjeux à la fois écologiques et économiques
Si la sobriété énergétique s’inscrit dans la transition énergétique, elle-même liée à des objectifs écologiques, elle recouvre aussi des enjeux économiques, voire politiques. Cette dernière s’inscrit, justement, dans le plan pour l’indépendance énergétique de l’Union européenne REPowerEu.
La sobriété énergétique est l’une des meilleures solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, tout en conservant un certain confort. Toutefois, celle-ci mêle à la fois des ambitions économiques et écologiques. En effet, si nous prenons l’exemple de la réduction des énergies fossiles, en réduire son utilisation permet de :
- Modérer la hausse des prix, liée à la diminution des stocks et des tensions géopolitiques. De cette façon, il est possible de diminuer la précarité énergétique des foyers. D’après un rapport du ministère de la Transition écologique de 2021, les Français ont dépensé en moyenne 1 602 € d’énergie pour leur logement et 1 542 € de carburant en 2019. Avec les augmentations actuelles, ces chiffres sont néanmoins à voir à la hausse.
- Limiter les rejets de CO2 liés à l’utilisation des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole…) et, de ce fait, le réchauffement climatique ainsi que ses conséquences.
- Diminuer les risques de pénuries, les stocks d’énergies fossiles étant limités. Ce dernier point revêt aussi un enjeu géopolitique, puisque la baisse des stocks peut engendrer des tensions entre les différents pays qui les exploitent et les utilisent. Un peu plus de 50 % de l’énergie consommée en France est issue de la production nationale.
Si l'accélération du développement des énergies renouvelables doit aussi permettre d’atteindre ces objectifs, la sobriété reste néanmoins nécessaire pour relever efficacement les enjeux écologiques.
Un “Plan de sobriété” doit, par ailleurs, être mis en place par l’État français dans les prochains mois, afin de lutter contre une potentielle pénurie énergétique à l’hiver 2022 / 2023.
Construction et rénovation : la sobriété énergétique de l'habitat
Avec la mise en place du PREB, le bâtiment fait partie des secteurs où il est le plus important d’agir pour tendre vers la sobriété énergétique. Ce dernier est, de fait, le premier consommateur d’énergie en France, bâtiments privés et publics confondus. C’est pourquoi la sobriété énergétique doit désormais être envisagée dès la construction d’un logement neuf.
Heureusement, il est aussi possible de réduire la consommation d’énergie de votre logement actuel, grâce à des travaux de rénovation !
👉 Revoir son isolation thermique
Cette étape est la plus importante pour limiter les déperditions thermiques et donc vous permettre de moins consommer ! En effet, un logement bien isolé permet de moins chauffer en hiver, voire d’éviter des surconsommations, mais aussi de mieux vivre les périodes de fortes chaleurs en été.
Pour une bonne isolation, il est nécessaire de revoir plusieurs points-clé :
- Les combles, qu’ils soient aménagés ou non, doivent absolument être isolés, puisque la chaleur monte. Sans isolation, votre chauffage s'échappe tout simplement du logement ! Si vos combles sont perdus, il suffit d’opter pour une isolation par soufflage, s’ils sont occupés, vous pouvez soit isoler les rampants par l’intérieur, soit par l’extérieur (sarking).
- Les murs, pour notamment éviter les ponts thermiques. Selon votre habitation, vous pouvez soit choisir une isolation par l’intérieur (ITI), moins coûteuse, soit par l’extérieur (ITE), qui est la plus efficace.
- Le plancher bas, qui est souvent oublié mais est pourtant une grande source de froid. Selon l’espace dont vous disposez, vous pouvez opter pour une isolation par le dessous ou par le dessus.
- Les menuiseries, en priorité les fenêtres et la porte d’entrée, en choisissant un vitrage et des matériaux adaptés.
👉 Opter pour un chauffage vertueux
Lorsque votre isolation est suffisamment performante, vous pouvez choisir un nouveau système de chauffage avec un meilleur rendement.
Que vous optiez pour une chaudière gaz à condensation ou une pompe à chaleur, les installations récentes offrent désormais des performances élevées. Ainsi, vous consommez moins tout en conservant un très bon confort thermique.
Attention toutefois à bien répartir vos émetteurs et correctement dimensionner votre appareil de chauffage. En effet, si celui-ci est trop petit, il va surconsommer pour atteindre la température voulue, et donc faire flamber vos factures !
Enfin, notez que baisser de 1°C la température de vos pièces permet d’effectuer environ 7 % d’économies d’énergie.
👉 Changer sa ventilation
Dernière étape non négligeable, le changement de la ventilation mécanique contrôlée (VMC) ! Cette dernière permet d’évacuer l’humidité de votre logement, qui pourrait le dégrader et demander à votre système de chauffage de consommer davantage. Elle est, par ailleurs, importante pour vous garantir un environnement sain.
Un système de ventilation simple flux est aussi une source de déperdition thermique, puisque le mécanisme peut permettre à la chaleur de s’échapper… et à l’air froid d’entrer ! C’est pourquoi le système le plus recommandé est la VMC double flux, qui préchauffe l’air et limite au maximum les pertes. AInsi, les caissons récents hygroréglables vont permettre d’adapter le renouvellement d’air en fonction du taux d'hygrométrie et avoir des moteurs qui consomment moins d’électricité.
La sobriété énergétique est donc un des piliers de la transition énergétique, indispensable pour relever les futurs enjeux écologiques et économiques. Si elle peut s’atteindre grâce à la rénovation de votre logement, les écogestes (éteindre la lumière, débrancher un appareil en veille…) sont, eux-aussi, indispensables !