En pleine quête de votre nouveau foyer, vous avez un coup de cœur pour une maison des années 1970. La tentation est grande, mais vous vous interrogez sur les travaux à engager pour faire de cette habitation un peu vieillissante, le cocon où vivre ces prochaines années.
Caractéristiques du bâti, évaluation des travaux à prévoir pour la rénovation de votre future maison… IZI by EDF vous aide à mieux connaître les règles de construction des habitations des années 70 et à suivre la bonne méthode pour que votre projet d’avoir un foyer chaleureux, tout en restant économe en énergie, se concrétise !
Comment sont construites les maisons des années 70 ?
En orientant votre choix vers une maison construite durant les années 70, vous vous tournez vers une bâtisse construite dans une période où la maison pavillonnaire poussait littéralement partout en France !
Caractéristiques de la maison individuelle type
À cette époque, l’idéal était dans la propriété composée d’une maison, au centre d’un jardin, et en retrait de la rue. La mitoyenneté entre les logements individuels n’était alors pas de mise.
Le principal avantage de ce type d’habitation est d’offrir une plus grande luminosité, grâce à de larges ouvertures assurant un bel apport de lumière et de chaleur passive. D’autant plus que la façade principale est souvent orientée sud.
Côté architecture, le style est plutôt simple. Ce type de pavillon est généralement de forme cubique et composé d’1 ou 2 niveaux. Le rez-de-chaussée, souvent semi-enterré, fait le plus généralement office de buanderie, garage, ou encore de chaufferie.
L’étage, accessible depuis le sous-sol ou un escalier extérieur menant à un balcon-terrasse, comporte toutes les pièces de vie du logement. Ces dernières, petites et fonctionnelles, sont cloisonnées pour composer l’équivalent d’un espace de nuit (chambres à coucher, salle de bain) et un espace de jour (cuisine, salle à manger).
Positionnement sur le plan énergétique
La maison type du début des années 70 n’était pas encore assujettie à des règlementations thermiques dictées par l’État. L’isolation était encore peu voire pas présente. De plus, la nécessité de construire rapidement, pour répondre aux attentes des Français désirant devenir propriétaires, justifiait le recours massif à la construction avec des parpaings. Nous sommes alors en pleine période du tout-béton.
Les multiples fenêtres et portes-fenêtres sont encore en simple vitrage, même si progressivement, elles commencent à céder la place à des menuiseries en double vitrage.
Pour le chauffage, les énergies fossiles étaient encore les plus utilisées pour alimenter des chaudières au gaz, ou au fioul domestique. Il est possible de trouver des pavillons chauffés tout à l’électricité, avec des convecteurs électriques, autrement appelés “grilles-pains”. Si ce n’est pas par un ballon couplé à la chaudière, l’eau chaude sanitaire était produite par un chauffe-eau électrique.
Enfin, le renouvellement de l’air intérieur était assuré par une ventilation naturelle permanente, par le biais d’entrées d’air situées au niveau des menuiseries, tandis que des grilles de ventilation sont placées dans les pièces humides (salle de bain, W.C., cuisine).
RT 1974 : le début de la lutte contre les déperditions thermiques
Ces “normes” dans la construction du logement en France ont subi, durant cette décennie, une première révolution. Après le choc pétrolier de 1973, une première réglementation thermique (RT) est édictée par décret du 10 avril 1974, à l’initiative du Premier ministre Pierre Messmer. Ce texte s’applique alors à toutes les constructions neuves pour le logement.
L’objectif : baisser la facture énergétique des foyers français en réduisant leur consommation de 25 %, soit 225 kWh/m².an. Une valeur s’appuyant sur des données estimées sur des constructions réalisées entre 1950 et 1973, avec une consommation moyenne à 300 kWh/m².an.
Le but est d’ores et déjà de réduire les déperditions thermiques des logements, en mettant l’accent sur 2 évolutions : l’isolation des murs, principalement par une lame d’air, et la pose de 4 à 6 cm d’épaisseur d’isolant au niveau des toitures.
C’est ainsi que l’État français fait un premier pas dans sa lutte, toujours d’actualité aujourd'hui, pour réduire les consommations énergétiques des foyers
Isolation, chauffage... Quels travaux réaliser pour rénover une maison de 1970 ?
Comme nous pouvons le constater, il y a fort à faire pour transformer cette maison des années 70 en un véritable cocon aussi confortable qu’économe en énergie. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de réfléchir à un projet de rénovation prenant en compte la maison, dans son ensemble, grâce à un bouquet de travaux. Nous parlons alors de rénovation globale. Une opération qui se décline en plusieurs travaux primordiaux.
Murs, toit, planchers bas : l'isolation en priorité
La maison des années 70 est connue pour son isolation pour ainsi dire inexistante. C’est donc incontestablement la première phase de travaux à envisager. Pour réduire les déperditions thermiques et bien isoler votre maison, plusieurs éléments sont à étudier :
- La toiture
L’air chaud monte naturellement. C’est donc logiquement par le toit que la chaleur produite par votre chauffage s’échappe majoritairement de votre maison. Vous pouvez donc vous lancer, dans un premier temps dans l'isolation des combles, qu'ils soient perdus ou aménagés, pour gagner en performance énergétique.
- Les parois opaques
2e poste de déperdition, les murs de votre maison des années 70 sont également à isoler, pour améliorer les performances du bâti. Plusieurs solutions sont envisageables :
👉 L’isolation par l’extérieur (ITE) est la solution la plus efficace, en enveloppant l’ensemble de la maison en une seule phase de travaux. Vous pouvez ainsi traiter l’étanchéité au froid de votre maison, tout en profitant également de l’opération pour réaliser un ravalement de façade. Votre maison est ainsi métamorphosée à plus d’un titre !
👉 L'isolation par l'intérieur (ITI) permet de traiter le problème, pièce par pièce. Moins coûteuse que la solution par l’extérieur, elle a quelques inconvénients tels que la perte de surface habitable, mais aussi l'impossibilité de traiter efficacement tous les ponts thermiques présents sur l’enveloppe du bâtiment.
- Le sol
Qui dit garage ou buanderie semi-enterrée, dit également sensation de froid provenant du sol. Une maison des années 70 nécessite également de procéder à l’isolation du plancher bas, en d’autres termes, du plafond du premier niveau de la maison, rarement chauffé. Votre maison est plutôt dotée d’un vide sanitaire ? Ce dernier peut lui aussi être isolé, pour limiter la propagation du froid par le sol !
Changer les fenêtres et portes
Depuis les années 70, 50 ans se sont écoulés. Autant dire que vos portes et fenêtres sont certainement obsolètes et vous laissent une sensation de froid quand vous êtes aux abords. Ceci d’autant plus pour ce type de maison ancienne doté de nombreuses portes-fenêtres, le plus souvent en simple vitrage.
La rénovation de votre maison des années 70 passe également par un remplacement de vos parois vitrées par du double-vitrage. Vous pouvez également songer à remplacer votre porte d’entrée qui, comme vos vitrages, a certainement pris de l’âge, devenant donc moins étanche à l’air comme à l’eau.
Le remplacement de l’ensemble de vos menuiseries peut-être envisagé en parallèle aux travaux d’isolation, si vous procédez à une ITE. Ainsi, vous limitez les risques de ponts thermiques, pour une enveloppe thermique repensée dans sa globalité.
Opter pour un système de chauffage plus propre
Avec une isolation refaite et donc un contrôle sur les pertes de chaleur, il est temps de repenser le système de chauffage de votre maison ancienne. Vous pouvez dès lors opter pour un équipement plus économe, mais aussi plus vertueux pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Une étape à réaliser une fois l’isolation faite, afin de choisir un appareil à la puissance la plus adaptée et ainsi éviter les risques de surdimensionnement.
Plusieurs alternatives s’offrent à vous, pour vous chauffer à l’énergie renouvelable :
✔️ La pompe à chaleur air/eau. Si vous disposez d’ores et déjà d’un circuit de chauffage central, cet appareil fonctionnant sous le principe de l’aérothermie est facilement raccordable, et conçu pour s’adapter à vos radiateurs.
✔️ La pompe à chaleur air/air. Si votre maison est équipée de radiateurs électriques anciens, cette alternative vous permet de bénéficier d’un chauffage à haute performance énergétique, mais aussi d’une solution de rafraîchissement pour l’été !
✔️ La chaudière biomasse. Bois bûches ou granulés, cette solution affiche de bons rendements. Elle nécessite cependant de disposer d’une zone de stockage pour le combustible.
✔️ Le système solaire combiné. Il peut chauffer votre logement en captant l’énergie solaire. À noter, cependant, la nécessité d’avoir un chauffage d’appoint, pour les périodes de faible ensoleillement.
En remplaçant votre système de chauffage au profit d’un équipement plus vertueux, tout en sortant des énergies fossiles, vous apportez déjà une belle plus-value à votre maison, tout en vous assurant de réaliser des économies pour vous chauffer.
La production d'eau chaude à l'étude
Il est possible que l’eau chaude sanitaire soit produite par votre ancienne chaudière, ou encore par un chauffe-eau électrique classique. Là aussi, vous pouvez faire un gain énergétique en vous équipant d’un appareil plus moderne. Sachez, par exemple, qu’il est toujours possible de produire de l’eau chaude avec une pompe à chaleur air/eau. Vous pouvez ainsi choisir un modèle doté d’un ballon de stockage. Plusieurs capacités sont proposées selon la taille de votre foyer.
Vous préférez avoir un équipement séparé de votre système de chauffage ? Songez alors à investir dans un chauffe-eau thermodynamique !
Ce dernier fonctionne également sous le principe de l’aérothermie, une petite pompe à chaleur intégrant se chargeant de prélever les calories de l’air, pour produire la chaleur permettant de faire monter en température l’eau de votre ballon.
Repenser la ventilation de la maison
Dans le cas d’une maison ancienne construite dans les années 70, la ventilation est le plus souvent naturelle. Autrement dit, il n’existe pas d’équipement permettant de faire circuler l’air et de le renouveler dans l’ensemble du logement.
Ceci peut avoir des conséquences à plus d’un titre sur le confort au quotidien : mauvaise qualité de l’air, humidité amenant moisissures et condensation, air froid diffus… Il est nécessaire, dès lors d’intégrer l’installation d’une Ventilation Mécanique Contrôlée, ou VMC, dans vos travaux de rénovation.
Vous pouvez envisager deux types d’installation, selon votre budget :
✔️ VMC simple flux : elle peut être autoréglable ou hygroréglable, et son installation est relativement simple dans le cas d’un projet de rénovation.
✔️ VMC double-flux : plus onéreuse mais aussi plus performante. Au-delà du renouvellement régulier de l’air intérieur, elle peut également préchauffer l’air neuf entrant dans les différentes pièces, grâce à l'extraction des calories présentes dans l’air vicié extrait, avant de le rejeter à l’extérieur.
Ce type d’installation nécessite l’intervention d’un professionnel, pour bien dimensionner la VMC choisie et placer aux bons endroits les entrées et sorties d’air.
Amiante, plomb.. les points de vigilance à l'intérieur de la maison
Réaliser un audit complet de votre maison a des intérêts multiples ! Au-delà de la performance énergétique du bâti, il est nécessaire, notamment sur un pavillon ancien, de vérifier certaines de ses caractéristiques. Dans le cas des maisons construites dans les années 1970, il est important de contrôler notamment les murs et du côté de la plomberie, en réalisant un diagnostic amiante et plomb.
Tous les logements construits avant juillet 1997 sont ainsi concernés par le diagnostic amiante, avant leur mise en vente ou en location. Ce minéral était très présent dans les matériaux de construction tels que les dalles de faux plafonds ou de sol, les murs et conduits, ou encore les isolants et revêtements de toit. Il est même possible de retrouver des traces dans les peintures et vieux papiers peints ayant servi pour l’aménagement intérieur.
Pour le plomb un diagnostic est également imposé pour tout logement construit avant 1949, mais il est conseillé d’étendre ces analyses aux logements bâtis jusqu’en 1975. Vous pouvez donc être aussi concernés, notamment pour détecter une présence de plomb dans les peintures. Il était en effet très rare d’avoir encore recours à cet élément pour les canalisations d’après 1955.
Ces deux documents, versés au Dossier de diagnostic technique de la maison (DDT), doivent être consultables dès la signature du compromis de vente d’une maison. S’ils attestent de la présence d’amiante ou de plomb dans la bâtisse, il est donc nécessaire de procéder, dans un premier temps, à la dépollution du site, avant d’envisager les travaux de rénovation énergétique.
Quel budget pour rénover une vieille maison ?
Investir dans ce type de maison peut être une bonne affaire, selon votre lieu de résidence et la pression immobilière dans la région. Cependant, afin de passer d’un logement ancien à une maison plus moderne, au goût du jour sur le plan esthétique mais aussi selon les normes énergétiques en vigueur, il vous faut préparer en amont un budget prévisionnel de travaux.
En comptant l'isolation complète du logement, le remplacement de son ancien système de chauffage, mais aussi de ses portes et fenêtres, le budget pour la rénovation globale peut être conséquent.
Un rapide calcul peut inquiéter sur le montant total à prévoir, pour la concrétisation de votre projet. Cependant, il est important de savoir que cette démarche visant à rénover du bâti ancien est encouragée par l'État. Ainsi plusieurs dispositifs d'aides à la rénovation globale existent et sont distribués selon différents critères : vos revenus, votre lieu de résidence, faire appel à des professionnels agréés RGE (reconnus garants de l'environnement, pour la réalisation des travaux, etc.
Parmi les différents dispositifs mis en place vous pouvez retrouver :
- MaPrimeRénov' Parcours accompagné
Après une refonte opérée début 2024, cette aide est spécialement dédiée à la rénovation globale. Elle est attribuée aux projets destinés à améliorer le logement d'au moins 2 classes sur son diagnostic de performance énergétique (DPE). Il est également nécessaire de faire appel à un Accompagnateur Rénov', tiers de confiance qui travaille à vos côtés sur ce projet, du début jusqu'à la livraison des travaux.
- L'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
Cet emprunt au taux d'intérêt nul, accessible à tous, doit vous aider au financement de votre projet de rénovation globale. Vous pouvez emprunter ainsi jusqu'à 50 000 €, remboursable sous 20 ans maximum. - Une TVA réduite.
Selon les matériaux et équipements choisis, vous pouvez bénéficier d'un taux réduit à 5,5 ou 10 %, au lieu des 20 % habituellement pratiqués. Il faut alors que vos travaux soient réalisés par un professionnel.
En lançant votre chantier de rénovation d'une maison ancienne, vous pouvez ainsi veiller à ce qu'elle affiche de meilleures performances thermiques sur le long terme. De quoi faire de votre nouveau foyer un lieu de vie à la fois confortable au quotidien, et garant de futures économies sur vos factures énergétiques !