La 21e « Conference of the Parties » (COP 21) vient de prendre fin, le samedi 12 Décembre. Ces « parties » désignent les 195 états ayant signé la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, texte rédigé en 1992. Elles se sont réunies avec un seul objectif : sauver la planète en limitant le réchauffement climatique au-dessous de 2°.
Pour ce faire, il est nécessaire de réduire les gaz à effet de serre. Des catastrophes météorologiques se multiplieraient mettant en danger les écosystèmes.
Tous les négociateurs des pays représentés ont donc travaillé à l'élaboration d'un texte visant à limiter la pollution dans toutes les nations. Un problème se pose alors. Tous les pays ne polluent pas avec la même intensité et tous n'ont pas les mêmes implications dans la production d’énergies fossiles.
Après bien des discussions, voici un point sur les mesures prises. Si le succès écologique n'est pas forcément remarquable, ces discussions auront eu le mérite de créer une sorte de fraternité provisoire.
Réchauffement limité à 1,5°
La proposition de limiter le réchauffement de la planète à 1,5° était demandée par les petits états insulaires, menacés de submersion. Elle a été approuvée et signée par les états participants. Il s'agit là d'un grand pas...mais à considérer avec beaucoup de réserve.
En effet, la réduction des gaz à effet de serre, selon les engagements pris, insuffisamment contraignants, ne pourra en aucun cas être compatible avec l'objectif visé. (Le réchauffement prévu est plutôt de l'ordre de 3° !)
Utilisation des énergies fossiles et taxe carbone
Les gros producteurs de pétrole, comme l'Arabie Saoudite ou le Venezuela, ne se sont vu fixée aucune date limite d'utilisation de leurs ressources. La taxe carbone, visant à contrôler les émissions de dioxyde polluantes a été totalement éliminée des accords.
Aucune précision temporaire n'a été fournie spécifiant le début obligatoire de l'utilisation des seules énergies renouvelables. Or, il serait indispensable de renoncer dès maintenant à utiliser les énergies fossiles. Aucune mention n'a été faite non plus concernant les transports aériens qui polluent de façon majeure.
Fonds vert
100 milliards de dollars sont censés être versés aux pays pauvres par les pays riches, responsables du réchauffement du climat, en vue de les aider dans leur développement. (Infrastructures résistantes aux inondations au Bengladesh par exemple, système d’alerte météo au Malawi...) Ainsi transition énergétique et adaptation au climat sont facilités.
Les pays émergents ont aussi obtenus que cette somme soit un plancher à compter de 2020. Il faut néanmoins rester vigilant sur la nature de ces aides. Qui va contrôler leurs versements et lesquels prendre en compte ? Les fonds privés, publics, les dons ? Comment bien séparer projet climat et aide au développement pour les pays concernés ?
Droits humains
Les droits humains ne sont pas mentionnés dans l'Accord de Paris. Les populations, surtout les plus fragiles face au dérèglement climatique risquent de subir des actions lancées. Elles seront 600 millions de plus à souffrir de la faim d'ici 50 ans. Il est utile de rester attentif sur un point : sous couvert de ne pas appauvrir les pays émergents en limitant leurs émissions polluantes, les pays riches risquent de les utiliser comme « zones de stockage ».
Implication d'acteurs de la société civile
Il semblerait qu'un fait remarquable caractérise cette COP 21. On a vu s'impliquer sociétés, villes, associations, personnes privées. Au niveau individuel, la motivation de chacun semble grande. C'est une première à l’occasion de ce genre de sommet. Ainsi la motivation personnelle va-t-elle pousser les individus à se tourner vers des solutions respectueuses de l'environnement. (Le marc de café semble un bon combustible pour raviver un feu de cheminée qui se meurt, par exemple.)
Ce traité international obligatoire et contraignant pour les parties devra être signé en Avril 2016 par les 55 états qui polluent à 55% la planète... Reste à voir si cette dernière ratification va se faire.