Afin de lutter contre le réchauffement climatique, l’État a instauré un objectif de réduction de l’utilisation des énergies fossiles de 30 % d’ici 2030 et de 50 % de tout type d’énergie pour 2050. Une aspiration qui ne peut être tenue sans rénovation du parc immobilier français, vieillissant et, de ce fait, mal isolé. C’est pourquoi le gouvernement a mis en place le Plan de rénovation énergétique des bâtiments (PREB), dont l’enjeu est de rénover les édifices les plus énergivores.
Un objectif de lutte contre les passoires thermiques
Il est ainsi impossible d’évoquer les actions contre le dérèglement climatique sans évoquer le secteur du bâtiment, responsable de 45 % des consommations d’énergie et de 27 % des émissions de gaz à effet de serre. Les passoires thermiques représentent, en effet, près de 5 millions de logements en France !
Ces habitations, dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) se situe entre F ou G, dépasse les 330 kWh/m²/an. Un véritable gouffre financier pour leurs occupants, dont 3,8 millions de ménages ont des difficultés pour payer leurs factures d’énergie !
Le Plan de rénovation énergétique des bâtiments doit, de fait, permettre d’assister ces foyers dans la rénovation de leur logement. Cet accompagnement, qui doit aussi mobiliser les territoires et leurs acteurs locaux, permettra des rénovations plus performantes mais aussi moins onéreuses. Par ailleurs, les bâtiments publics sont aussi concernés, avec un but de 15 % d’économies d’énergie d’ici 5 ans.
En résumé, le PREB a une vocation double :
- Réduire la consommation énergétique et limiter les émissions de CO2.
- Lutter contre la précarité énergétique afin que chaque foyer puisse avoir un bon confort thermique.
Un financement pour faciliter l’accès à la rénovation
Avec un objectif de neutralité carbone d’ici 2050, lié à un but social de lutte contre la précarité énergétique, il est nécessaire de dédier au Plan de rénovation énergétique des bâtiments un budget dédié. Pour ce faire, ce sont donc 14 milliards d’euros de soutien public qui seront alloués au PREB, auquel il faut ajouter 5 milliards d’euros de certificats d’économies d’énergie.
Sur ce budget, 1,2 milliard seront consacrés à l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah) afin de rénover 75 000 logements chaque année, soit un total de 375 000 habitations sur 5 ans. Par ailleurs, afin que les ménages aux revenus modestes aient plus facilement accès aux prêts liés à la rénovation, EDF doit aussi apporter un fond de garantie s’élevant à 57 millions d’euros.
Toujours dans une intention de lutte contre la précarité énergétique, l’État prévoit la rénovation de 500 000 logements sociaux (sur 5 ans). Les passoires thermiques doivent ainsi complètement disparaître de ce parc immobilier. C’est pourquoi les bailleurs sociaux se voient accorder 3 milliards d’euros de prêts bonifiés.
Un plan de rénovation énergétique des bâtiments en 4 axes d'actions
Afin de pouvoir agir sur l’ensemble du parc immobilier français, et ses 4,8 millions de logements mal isolés, le PREB prévoit une obligation de rénovation des habitations les plus énergivores d'ici 2025. Par ailleurs, l’État s’est fixé 4 axes d’actions pour le mettre en œuvre.
👉 La rénovation énergétique des bâtiments doit être une priorité nationale
Cet axe a pour vocation de faire de la mobilisation autour de la diminution de la consommation énergétique un intérêt général. Pour que ce dessein ambitieux puisse être atteint, les différentes actions à mener doivent l’être avec l’ensemble des acteurs de la rénovation globale.
Ces derniers seront, de fait, partie prenante de la stratégie du PREB grâce à la création d’un comité de pilotage dédié et de groupes de travail. L’objectif est de faciliter le suivi de la rénovation et l’accès aux différentes données (enquêtes, diagnostics…).
👉 La rénovation des logements doit être massifiée
Pour lutter efficacement contre les passoires thermiques et la précarité énergétique qu’elles engendrent, les territoires doivent être placés au cœur des actions à mener. Les différentes régions et collectivités sont encouragées à mettre en œuvre des programmes pour initier les ménages à effectuer la rénovation de leur domicile.
Cet axe doit ainsi permettre de faciliter le parcours de la rénovation énergétique pour les propriétaires occupants et bailleurs, ainsi que leur accès aux aides financières.
👉 La rénovation des bâtiments tertiaires doit être accélérée
S’il est logique de penser aux bâtiments à usage d’habitation lorsque l’on parle de rénovation, les bâtiments tertiaires, commes les mairies, hôpitaux et écoles (publics et privés), ne doivent pourtant pas être négligés !
En favorisant la rénovation de ces édifices, l’État souhaite montrer l’exemple et encourager la sobriété énergétique. Une des priorités de cet axe est aussi de déployer des programmes de sensibilisation et d’éducation aux économies d’énergie en milieu scolaire.
👉 La rénovation doit se faire par l’innovation et un renforcement des compétences
Les objectifs fixés par le Plan de rénovation énergétique des bâtiments étant ambitieux, ils ne peuvent se faire sans renforcer les compétences de la filière du bâtiment. Le dispositif RGE (reconnu garant de l’environnement) doit donc être amélioré et mieux contrôlé, tout comme les professionnels des DPE.
En soutenant la montée en connaissances techniques, le but est aussi de favoriser et soutenir l’innovation. La priorité est par ailleurs donnée aux outils de mesures de la performance énergétique et matériaux à haute performance environnementale.
Le PREB succède ainsi au Plan de rénovation énergétique de l'habitat, mis en place en 2013, pour venir en aide aux plus de 4,8 millions de foyers français vivant aujourd'hui dans des logements mal isolés. La priorité est de permettre à ces ménages de baisser leur facture énergétique et de ne plus avoir froid chez eux. Un objectif indispensable pour atteindre la neutralité carbone en 2050.