Nous passons en moyenne 80% de notre vie dans un espace clos, que ce soit le domicile, le lieu de travail, etc. Si nous prêtons beaucoup d’attention aux équipements de notre logement, sommes-nous vigilants sur la qualité de l’air que nous respirons ? Des études démontrent ainsi que l’air ambiant peut être jusqu’à 8 fois plus pollué que l'air extérieur ! À terme, ce constat peut avoir des répercussions sur notre santé, si rien n’est fait pour réduire cette pollution intérieure.
Depuis 1969, il est obligatoire d’intégrer un système de ventilation favorisant la circulation de l’air, dans toutes les constructions neuves. Comment ça marche ? Quels sont ses avantages ? Découvrez les différentes sources de pollution présentes chez vous, les méthodes existantes pour extraire l’air vicié de chez soi, et ce qu’elles apportent pour votre confort.
1. Les différentes sources de pollution de l'air intérieur
2. L'importance d'une bonne ventilation pour sa maison
3. Les 8 gestes simples, pour réduire la pollution intérieure
Les différentes sources de pollution de l’air intérieur
Depuis le début des années 2000, les études sur la pollution de l’air intérieur se sont multipliées et ont permis d’identifier les différents facteurs rendant l’air vicié. Que ce soit des particules extérieures ou encore des éléments provenant de l’activité humaine, ces polluants se répartissent en différentes catégories.
Les polluants chimiques
Composés organiques volatils (ou COV), monoxyde de carbone… Ces différents polluants d’origine chimique sont tous présents dans votre foyer. Les COV sont, pour la plupart, cancérogènes en cas d’exposition prolongée et représentent la part la plus importante de polluants présents dans l’air intérieur.
Ils sont particulièrement présents dans les constructions neuves, ou récemment rénovées. Ils s’évaporent dans l’air et proviennent des matériaux et produits utilisés pour vos travaux : colle, peinture, mais aussi les bois traités, ou encore vos meubles. Parmi ces COV, le formaldéhyde est ainsi présent dans l’air de 100% des foyers, selon une étude réalisée entre 2003 et 2005 par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI). Il provient de tout ce qui peut composer l’aménagement de votre maison ou appartement : isolant, moquette, textiles, peintures, cosmétiques…
La fumée de tabac est composée elle-même de nombreux polluants chimiques.
Enfin, le monoxyde de carbone, ou CO, est le responsable chaque année d’intoxications de particuliers. Provenant généralement d’appareils de chauffage à combustion, il se diffuse quand ces équipements manquent d’entretien. D’où l’importance de procéder à un entretien régulier de sa chaudière ou autre équipement de chauffage.
Polluants biologiques et allergènes
Infectieux ou provoquant des allergies, ces différents agents polluants peuvent stagner chez vous et dégrader la qualité de l’air intérieur, si vous n’aérez pas votre domicile.
Bactéries et virus peuvent ainsi être présents. Dans des cas plus rares, la légionelle peut proliférer, quant à elle, dans les réseaux d’eau chaude ou un climatiseur mal entretenu.
Les allergènes peuvent avoir plusieurs origines, que ce soit par le biais de votre animal de compagnie (poils, salive), les acariens qui se développent dans les poussières, moquettes et literies, ou encore les pollens, circulant dans l’air ambiant lors des saisons de floraison.
Enfin, les moisissures peuvent nuire à la qualité de l’air ambiant en proliférant sur nos murs. Elles se développent principalement dans les logements humides et mal aérés.
Les activités humaines
Inconsciemment, chacun de nous participe également, à des degrés divers, à la pollution de l’air intérieur, lors de nos activités du quotidien. Bricolage, lessive, cuisine, entretien ménager du foyer… Ces différentes actions ont des incidences indirectes sur la qualité de l’air, en développant de l’humidité pouvant provoquer des remontées capillaires ou des infiltrations dans les murs.
Aérez-vous quand vous faites la cuisine ? Ou lorsque vous séchez du linge en intérieur ? Si la vapeur d’eau n’est pas un polluant, l’hygrométrie d’un logement mal ventilé peut provoquer le développement de moisissures mais aussi la prolifération d’acariens.
Enfin, l’humain développe lui-même pas moins de 55 grammes de vapeur d’eau par heure, juste en respirant ! Un dernier chiffre ? Le temps du séchage, une lessive en produit en moyenne… 1 kg !
Du gaz radioactif
Plus surprenant, le radon est un gaz radioactif naturel qui se diffuse naturellement par les sous-sols. Il est détectable plutôt dans les régions aux sous-sols granitiques ou volcaniques, telles que la Bretagne ou encore le Massif Central et la Corse. Incolore et inodore, il s’immisce par les fissures et canalisations et peut être dangereux, à forte concentration, dans les logements sans ventilation. La circulation de l’air à l’intérieur de l’habitation, mais également sous le bâtiment ou du vide sanitaire, est primordiale pour éviter la concentration de ce gaz dans votre espace de vie.
Matériaux de construction, agents extérieurs ou tout simplement activités humaines du quotidien, les sources de pollution de votre air intérieur sont multiples. Pour s’assurer de ne pas respirer un air vicié chez soi, il est donc primordial d’agir en aérant, mais aussi en s’assurant d’une bonne ventilation de son logement, au quotidien.
Tableau récapitulatif des sources principales de pollution de l’air, en intérieur :
Sources de pollution | Facteurs polluants |
Équipements |
Meubles composés de bois collés ou de panneaux de particules, ventilation, climatisation ou système de chauffage mal entretenus |
Activités du quotidien et occupants des lieux | Bricolage, peinture, cosmétiques, tâches ménagères et produits d'entretien, cuisine, toilette quotidienne et lavage du linge, tabagisme, plantes et animaux de compagnie... |
Matériaux de construction | Isolants, peintures, colles et vernis servant à la décoration, matériaux de construction engendrant poussière ou COV |
Émanations hors logement | • Depuis les sous-sols : le radon, gaz radioactif naturel présent dans les sols granitiques et volcaniques • Depuis l’extérieur : les polluants liés à la circulation automobile, les activités industrielles, les pollens, etc. |
L'importance d'une bonne ventilation pour sa maison
L’obligation d’installer un système de ventilation dans son logement s’est progressivement imposée dans le parc immobilier français, comme une réponse indispensable pour l’extraction de l’air vicié. Aujourd’hui, il est impossible de voir se construire un logement neuf, sans intégrer un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Petit historique de la ventilation des logements
À l’origine, le renouvellement de l’air dans les logements ne se faisait que naturellement, en ouvrant les fenêtres ou en comptant sur les défauts d’étanchéité de l’infrastructure. Dans le courant des années 1960, la question de l’humidité a été prise au sérieux et a entraîné l’installation de grilles d’aération hautes et basses dans les pièces produisant de l’humidité, soit la cuisine et la salle de bains. Cette technique, cependant, avait ses limites car elle ne participait pas à la circulation de l’air, voire laissait trop entrer, depuis l’extérieur, l’air froid en hiver, ou chaud en été.
L’obligation d’intégrer des entrées d’air dans les chambres et pièces principales a été imposée à compter de 1969, pour ensuite voir l'implantation de systèmes de VMC dans le milieu des années 1970 dans les constructions neuves. Cet équipement s’est finalement généralisé en une petite dizaine d’années, s’imposant comme le système de ventilation le plus efficace pour renouveler l’air des logements.
Comment fonctionne la ventilation d’une maison ?
La VMC est composée de différents éléments permettant une bonne circulation de l’air dans votre logement :
✔️ Des entrées d’air situées dans les pièces principales, par des bouches de soufflage ou encore par des aérations de fenêtres, disposées directement sur vos menuiseries
✔️ Des bouches d’extraction obligatoirement installées dans les pièces humides de votre habitat : cuisine, salle de bains et toilettes
✔️ Un moteur, le plus souvent installé dans les combles, assurant l’extraction de l’air et sa circulation dans l’habitation, via un réseau simple ou double de gaines.
L’équipement fonctionne de la façon suivante :
-
1
L’air frais provenant de l’extérieur entre dans le logement par les entrées d’air implantées sur les portes et fenêtres.
-
2
L’air circule dans les différentes pièces de l’habitation grâce à l’espace libre entre les portes et le sol (ce que l’on nomme le détalonnage).
-
3
Les bouches d’extraction évacuent l’air vicié vers l’extérieur, dans un mouvement de circulation de l’air permanent.
Les différentes VMC pour les maisons et appartements
Selon la date de construction de votre habitation ou encore des rénovations réalisées depuis, il existe différents types de ventilation :
• La VMC simple flux
Elle permet la circulation de l’air dans les pièces de vie avant son évacuation par les bouches d’extraction. Deux technologies sont proposées : la VMC autoréglable qui assure des débits d’air constants sous toutes les conditions, ou la VMC hygroréglable, dont le débit fluctue en fonction du taux d’humidité intérieur.
• La VMC double flux
Elle récupère la chaleur de l’air vicié, lors de son extraction, afin de réchauffer l’air provenant de l’extérieur. Deux circuits de gaines sont implantés dans la maison, l’un injectant de l’air nouveau, filtré et réchauffé dans les pièces de vie, le second se chargeant de récupérer l’air vicié et de l’évacuer, tout en extrayant sa chaleur. La VMC double flux est plus chère à l’installation, mais permet en parallèle de réaliser des économies d’énergie pour le chauffage. Elle est notamment recommandée dans les régions aux températures froides en hiver.
• La Ventilation Mécanique Répartie (VMR)
Elle est composée d’aérateurs individuels installés dans les différentes pièces. Elle peut être préconisée dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique dans le cas où l’installation d’une VMC standard serait trop complexe.
• Le puits climatique
Ce système permet de faire circuler l’air extérieur par des tubes souterrains, enterrés à une profondeur où il n’y a pas de variation de température. Un système de ventilation permet de le réchauffer ou de le rafraîchir, en fonction des besoins. Autrement appelé puits canadien, ce procédé peut même se substituer à une climatisation. Cependant, son coût est très élevé et son installation complexe nécessite l’expertise de professionnels capables d’adapter cette technologie, au cas par cas.
Les 8 gestes simples, pour réduire la pollution intérieure
Si le système de ventilation permet d’assurer en continu un renouvellement de l’air, il ne suffit pas à le rendre moins pollué. Vous-mêmes pouvez agir au quotidien, par quelques gestes simples, pour réduire la pollution intérieure de votre espace de vie, et améliorer ainsi votre sensation de bien-être.
1 - Aérez régulièrement votre habitat.
2 - Matin et soir, ouvrez vos fenêtres pendant une dizaine de minutes (baissez votre chauffage en hiver le temps d’aérer pour éviter de chauffer inutilement vos pièces).
3 - Pensez à ouvrir une fenêtre lorsque vous cuisinez, ou si vous séchez du linge dans votre maison.
4 - Laisser libre le détalonnage de vos portes (environ 1 cm entre la porte et le sol).
5 - Pour votre ménage, privilégiez les produits traditionnels (vinaigre blanc, savon noir ou de Marseille, citron...).
6 - Évitez l'utilisation récurrente de bougies parfumées, bâtons d’encens et autres désodorisants industriels.
7 - Prêter attention à l’étiquetage sanitaire des produits que vous achetez pour repérer les équipements les plus polluants.
8 - L’entretien de votre VMC , une à deux fois par an, est primordial pour assurer une bonne circulation de l’air, tout au long de l’année.
À noter qu'une vérification de la qualité de fonctionnement de votre VMC est primordiale si vous envisagez de réaliser des travaux de rénovation globale dans votre logement. En effet, l'amélioration de votre isolation, ou encore le changement de vos portes et fenêtres, pour des matériaux plus performants, peut avoir des conséquences sur l'efficacité de votre système de ventilation. Ainsi, il est particulièrement recommandé d'envisager ce type de travaux en évaluant leurs conséquences sur l'ensemble de votre habitation.
Suite à des dégâts des eaux,la colonne sèche du 1er étage,a effectué de nombreux dégâts dans mon appartement en rez-de-chaussée,tout les murs étaient mouillés,voir moisissures dans la chambre,et maintenant on m’annonce que ma chaudière,ne dire pas et qu.il faudrait faire un constat vidéo pour la VMC. Cela peut-il venir du dégât des eaux? Et qui doit payer la facture ‘ Merci de me répondre SVP Mme Acasi M
Bonjour,
À mon niveau je ne peux pas vous expliquer la cause de ces défaillances d'après votre commentaire. Renseignez vous auprès de votre assureur et votre copropriété pour faire des constats des dégâts.
Bien cordialement,
Valentine