C’est l’été et une nouvelle canicule est annoncée. Vous savez d’ores et déjà que vous allez bientôt avoir trop chaud chez vous. Pas de doute, votre logement est une "bouilloire thermique" !
Alors que le dérèglement climatique présage des vagues de chaleur plus fréquentes, il est nécessaire de repenser la notion de confort d'été chez soi. Cette dernière n’est, que depuis peu de temps, entrée en ligne de compte dans les règles de construction du bâtiment, dans le neuf, mais aussi en rénovation ! IZI by EDF vous aide à identifier ce qu’est une bouilloire thermique, et comment la traiter pour améliorer ses conditions de vie, même quand les températures extérieures sont élevées !
- La bouilloire thermique est un logement qui laisse facilement entrer la chaleur en été et devient invivable pour ses occupants.
- Cette notion concerne tous les logements dont l’isolation n’est pas adaptée pour empêcher l’entrée de la chaleur en période de canicule.
- Pour lutter contre ce phénomène, la notion de confort d’été doit être prise en considération dans la construction neuve comme dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique.
Qu’est-ce qu’une bouilloire thermique ?
Avec l'intégration de la notion de "confort d'été" dans la Réglementation environnementale 2020 (RE2020), la qualité de vie dans le bâti est prise en compte dans son ensemble, été comme hiver. Ainsi est né le qualificatif "bouilloire thermique". Ce dernier identifie les logements considérés comme invivables en période de fortes chaleurs.
Où se trouvent les bouilloires thermiques ?
Dans le parc immobilier français, ce terme englobe les logements dits inconfortables pour les résidents, avec des températures dépassant les 26°C la nuit, et une variable entre 26 et 28°C en journée (source : RE2020).
Généralement se retrouvent dans cette catégorie les maisons et appartements déjà considérés comme passoires thermiques sur les Diagnostics de Performance Énergétique (DPE) et classés E, F ou G. S'y ajoutent les logements où des travaux de rénovation énergétique ont déjà été réalisés, mais en n’améliorant que la protection contre le froid.
Ces bouilloires thermiques se retrouvent le plus souvent dans les zones urbaines denses, très minérales (zones très bétonnées) et avec peu de végétation. Les appartements sous les toits, ou encore les logements orientés plein sud, sans protection solaire, ou équipés de simple vitrage, au confort d'été quasi nul, entrent tous dans cette même catégorie et peuvent être des facteurs de précarité énergétique.
D'après l'étude complète menée pour la Fondation Abbé Pierre, "les appartements sont 3 fois plus souvent trop chauds que les maisons individuelles, surtout lorsque ces dernières profitent d'un espace extérieur".
Quelle est la différence entre la bouilloire et la passoire thermique ?
La bouilloire thermique est un logement qui n'est pas protégé contre la chaleur. Son isolation minime contre ce phénomène entraîne alors une hausse de la température à l'intérieur du bâti. Ce phénomène peut se ressentir sur des logements anciens comme récents.
💡 Exemple : un logement classé D sur son DPE et construit au début des années 2000 peut être une bouilloire thermique, si son isolation est composée de matériaux à faible déphasage thermique.
La passoire thermique, quant à elle, consomme beaucoup sur le plan énergétique pour se chauffer et se climatiser, en raison des fortes déperditions de chaleur. Elle est généralement classée F ou G sur son DPE. Environ 5,2 millions de logements en France entrent dans cette catégorie. De plus, ils sont généralement considérés comme de gros émetteurs de gaz à effet de serre.
Quels travaux prioriser pour protéger son logement de la chaleur ?
La précarité énergétique d'été n'est pas irréversible et il est possible d'améliorer la qualité de vie dans son logement. Pour cela, la seule solution est d'engager des travaux de rénovation des bâtiments.
L’isolation de son logement : la première des priorités
Longtemps les travaux d'isolation n'ont tenu compte que de la protection contre le froid. C'est pour cela que certains logements rénovés s'avèrent confortables durant les saisons froides, mais étouffants durant les périodes de canicule. Ceci est principalement dû à une isolation pas assez efficace pour empêcher l'entrée de la chaleur.
Nous parlons alors de déphasage thermique. Si vous souhaitez engager des travaux pour vous protéger de la chaleur, il est nécessaire de choisir un matériau à fort déphasage. Autrement dit, un isolant capable de retenir la chaleur. Ainsi, les isolants biosourcés (ou naturels), à l'exemple de la fibre de bois, ou encore de la ouate de cellulose, peuvent être de bons compromis.
Ces travaux d'isolation doivent concerner les principaux postes exposés aux rayonnements du soleil : la toiture et les combles, mais aussi les murs de votre logement. Dans ce second cas, une isolation thermique des murs par l'extérieur (ITE) est l'opération la plus efficace pour éviter une rapide montée en température de votre intérieur.
La question peut en effet se poser. Cependant, il est nécessaire de faire le bon choix. En effet, les climatiseurs mobiles, disponibles dans les grandes surfaces, ont une efficacité limitée et peuvent vite représenter un gouffre financier, sur le plan énergétique. Vous consommez alors beaucoup d'électricité pour un bénéfice quasi nul en termes de confort.
Enfin il est à noter que les réglementations thermiques actuelles, dans le bâti neuf, privilégient la climatisation dite passive. Ceci, pour limiter notamment l’accentuation des puits de chaleur par un recours exagéré à la clim.
Investir dans des protections solaires
Engageant un budget moins conséquent, l'installation de protections solaires telles que des stores, volets ou auvents, permet de protéger votre intérieur. En journée, vos fenêtres sont abritées des rayonnements solaires, vous assurant de préserver plus longtemps la fraîcheur de votre maison, durant les pics de chaleur.
À noter qu'il est également possible d'installer des protections solaires directement sur vos parois vitrées. Elles agissent comme des filtres limitant l'entrée de la chaleur.
Ne pas négliger la ventilation
Vous pouvez aussi revoir votre façon de ventiler votre logement. Ainsi, lors des journées les plus chaudes, l'enjeu est de profiter des heures les plus fraîches de la nuit, pour ouvrir vos fenêtres et permettre une bonne ventilation de l'ensemble de votre logement.
Cette manœuvre fonctionne d'autant mieux quand votre logement est traversant, ou vos pièces de vie réparties sur plusieurs niveaux. Attendez que la température extérieure soit en-dessous de la température intérieure. Ce simple geste vous permet de rejeter la chaleur de vos pièces au-dehors, et de regagner un peu de confort chez vous, durant la nuit.
Reverdir les environs de son logement
Parmi les préconisations pour rafraîchir naturellement sa maison, préserver la végétation environnante à toute son importance. En effet, la minéralisation des sols, notamment dans les zones urbaines denses, favorise la formation de puits de chaleur rendant l'air lourd à respirer.
Aussi, un jardin végétalisé, des arbres, ou même des jardinières avec des plantes sur sa terrasse ou son balcon, permettent d'obtenir des apports d'ombre et/ou de fraîcheur, pour stabiliser la température intérieure. Un phénomène possible grâce à l'évapotranspiration des plantes.
Les aides financières pour améliorer l’enveloppe thermique
Engager des travaux pour que son logement ne soit plus considéré comme une bouilloire thermique peut représenter un investissement conséquent. Cependant, il est à noter que les projets de rénovation énergétique bénéficient actuellement de soutiens financiers, avec la mise en place de différents programmes d'aides financières de l'État.
Parmi les programmes de subventions permettant de subventionner en partie vos travaux, vous pouvez bénéficier de :
👉 MaPrimeRénov' Parcours accompagné. Depuis sa refonte en janvier 2024, ce dispositif d'aides de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) se concentre plus particulièrement sur le financement de projets rassemblant un bouquet de travaux (isolation, changement de chauffage, remplacement des menuiseries etc.
Nouveauté 2024 : l'intégration du confort d'été en finançant la pose de brasseurs d'air ou de protections solaires sur les fenêtres.
👉 L'éco-prêt à taux zéro (éco PTZ). Pour une rénovation énergétique complète, ce prêt au taux d'intérêt nul peur monter jusqu'à 50 000 €, à rembourser en 20 ans maximum.
👉 Le taux de TVA réduit. Ce taux passe de 20 % à 5,5 % si vos travaux sont réalisés par des professionnels du bâtiment. Ce taux est directement déduit de vos factures
👉 Les aides locales. Selon votre région de résidence, ou même votre commune, des primes locales peuvent vous être accordées pour vous aider à financer la rénovation de votre bien.
En traitant le sujet de la bouilloire thermique, vous agissez pour améliorer le confort chez vous tout en vous protégeant des risques causés par une chaleur trop étouffante dans votre bien. Un enjeu vital aujourd'hui, alors que les épisodes de chaleur sont annoncés comme de plus fréquents dans les années à venir.
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